mercredi 5 mai 2010

John & Yoko


Version non censurée ici.

Morte Saison (chronique bédéphile)


Mon premier contact avec Nicole Claveloux, c'était par le biais du "Conte n°4 pour enfants de moins de trois ans" d'Eugène Ionesco, qu'elle avait superbement illustré. On peut raisonnablement penser que j'avais alors moins de trois ans, et que je n'avais pas la moindre idée de qui était Claveloux ou Ionesco (d'ailleurs, je ne savais pas lire : j'étais vraiment un gros nul à l'époque). Toujours est-il que ça m'avait marqué. Je revois encore les dessins... Je pense pouvoir dire qu'il s'agissait là d'un de mes premiers chocs esthétiques. C'est fou, quand j'y pense.
Quelques années plus tard (j'étais alors devenu un peu moins nul), je découvre dans un magazine pour enfants un peu moins nuls les aventures assez surréalistes de deux anti-héros Laurel-et-Hardyesques : Cactus Acide et Beurre Fondu. Une BD hebdomadaire (ou mensuelle, je sais plus), sous forme de strip, comme dans les vrais journaux des grands. Je commençais à maîtriser les notions de "dessinateur", "scénariste" et "illustrateur", c'est-à-dire tous ces gens mystérieux qui étaient derrière les personnages et les histoires que je lisais. C'est à cette époque que le nom de Nicole Claveloux se fit une place quelque part dans un tiroir de mon inconscient (car oui, c'était encore elle).
Beaucoup plus tard, alors que j'étais presque aussi intelligent qu'aujourd'hui, je suis tombé sur "Morte Saison". Une BD de la même Nicole Claveloux, scénarisée par l'énigmatique Edith Zha, publiée chez les Humanoïdes Associés en 79 et jamais rééditée depuis à ma connaissance. Et c'est ainsi que la boucle se boucla plus ou moins. Accessoirement, Nicole Claveloux devint une sorte d'obsession personnelle, pendant un temps.

Essayons de replacer cet album dans son contexte. La BD française avait connu une vraie révolution à al fin des années 60, soit une dizaine d'années plus tôt (ce n'est pas un hasard, l'époque s'y prêtait idéalement. D'ailleurs, ça bougeait dans tous les domaines, n'est-ce pas), avec des publications comme Pilote ou Hara-Kiri et des auteurs aussi divers que Fred, Mandryka, Reiser, Gotlib, Druillet, Tardi, F'murr, Brétécher ou Giraud/Moebius. Puis l'élan s'essouffla, jusqu'à la fin des années 70, date du soubresaut punk. L'influence du mouvement punk anglo-saxon se propagea dans tous les domaines artistiques, y compris le graphisme et la BD, et y compris en France (c'était l'époque de Métal Hurlant, des attentats graphiques situationnistes du collectif Bazooka, du boom des fanzines et graphzines...). Des éditeurs comme les Humanoïdes Associés ou Futuropolis en profitèrent pour publier des choses audacieuses, étonnantes, inclassables. Dont quelques albums BD fantastiques de la susmentionnée Nicole Claveloux. Tout ce mouvement finit par s'essouffler aussi, l'esthétique "punk" fut rapidement récupérée et recyclée par la société de consommation et le paysage éditorial français reprit son train-train frileux habituel. Les albums comme "Morte Saison" restent par conséquent des incongruités, des sortes d'anomalies éditoriales, des albums qui, selon toute logique commerciale, n'auraient probablement jamais du être publiés. Mais ils l'ont été. Et il faut les traquer.

Quant aux Humanoïdes Associés, ils existent toujours, mais ça doit bien faire 25 ans qu'ils ne prennent plus aucun risque, publiant à tour de bras des sagas vaguement science-fictionneuses interchangeables et inodores, et délaissant consciencieusement leurs fonds de tiroirs géniaux.






(NB: ce n'est pas mon scanner qui fait des facéties, c'est vraiment imprimé en vert foncé!)

Le site de Nicole Claveloux

samedi 1 mai 2010

José Guadalupe Posada

J'inaugure une nouvelle section intitulée sans grande originalité "illustration et graphisme". Elle me permettra d'évoquer des artistes du monde entier, depuis la nuit des temps jusqu'au 21ème siècle. Des stars comme des inconnus, tous logés à la même enseigne. Dans le désordre le plus total et assumé. Youpi!

Comme, la plupart du temps, des gens compétents et passionnés se sont déjà penchés de manière approfondie sur le cas des artistes auxquels je m'intéresserai, je me contenterai d'inclure des liens qui te dirigeront, ami lecteur, vers les sites les plus pertinents et instructifs. Après tout, si le travail est déjà bien fait ailleurs...

Bref. L'honneur d'essuyer les plâtres revient à José Guadalupe Posada (1852 – 1913), graveur et un illustrateur satirique mexicain célèbre pour ses "calaveras".












Muchas gracias à Gabriella pour m'avoir mis sur la piste.